L'aventure aveyronnaise!
L'aventure aveyronnaise fut lancée après un refus sur une ferme meusienne que cédait la SAFER. Il faut savoir que cette ferme nous semblait, à l'époque, parfaite pour nous. Elle se composait d'une maison, d'une grange, d'une étable et de petits ateliers. Elle était entourée de ses terres et se situait le long d'une route, peu fréquentée mais qui pouvait nous permettre d'être facilement accessible. mais nous n'étions pas les seuls sur le coup... Vous racontez toutes les tribulations de cette histoire nécessiterait un roman!!!! Je ferai un article sur le stockage des déchets nucléaires en Meuse et sur les expropriations que cela entraîne auprès des agriculteurs. Car si les JA (Jeunes Agriculteurs) sont prioritaires sur le papier, ce n'est pas toujours le cas dans la réalité et ceux qui se font retirer leur ferme, moyennant de très grosses finances, passent avant tout le monde pour en retrouver une.
Ce n'est vraiment pas plus mal que cela n'est pas fonctionné pour cette ferme. Nous avons pu la visiter... La maison ne possédait pas de salle de bain, si cela peut paraître dérisoire, pour une famille avec enfant, ça devient plus essentiel, les granges étaient pour la plupart toutes en train de s'écrouler. Le prix était de 200 000€ pour les bâtiments et il fallait en remettre autant pour les remettre en état!!!! Le prix de l'hectare était de 6000€ voire un peu plus et on ne nous laissait que 10ha, 10ha que le fermier prioritaire ne voulaient pas car trop humide ou en prairie ou trop loin ou trop petit! Bref des terres qui ne pouvaient pas faire des bons champs!!!!!
C'est avec un plaisir non dissimulé que je les envoyais boulé!
Voyant donc comment les choses se passaient en Meuse et les désengagements de la SAFER, nous avons décidé d'étendre nos recherches à d'autres départements.
En surfant sur un site agricole et en regardant les annonces de fermes en vente, je suis tombée sous le charme d'une bastide et de ses 30 ha en Aveyron, près de Saint-Affrique. Et c'est comme cela qu'ont débuté les tribulations aveyronnaises! En prenant contact avec les vendeurs de Lentieurel, c'est ainsi que se nommait la propriété, ceux ci m'ont redirigé vers la SAFALT, nom de la SAFER pour l'Aveyron. Nous avons pris rendez-vous. Première descente dans ce département que nous ne connaissions pas, si ce n'est pas le biais de photos ou de témoignages d'aveyronnais.
Il s'est écoulé un an, voire un peu plus, entre le début de cette aventure et tous les espoirs que nous y avions mis. Je ne compte le nombre de trajets que nous avons fait pour y aller. Nous avons visité beaucoup de fermes, toutes abandonnées et où il fallait tout recréer. Je me souviens du superbe hameau de Bucel. Pas d'eau ni d'éléctricité mais nous étions seuls, avec plusieurs maisons et les terres tout autour. Cela aurait été parfait, mais le prix était considérable...
A la fin, nous nous sommes arrêtés sur une exploitation ovin lait. Nous avons réfléchi et pour que les banques nous suivent un minimum, sachant que nous n'avions et n'avons toujours pas d'apport, que nous sommes jeunes, la meilleure solution pour se lancer était de reprendre une ferme encore en activité, ce qui nous garantissait une rentrée d'argent immédiate, nécessaire au remboursement des emprunts. Et puis pour être sûr de réussir à s'en sortir, j'ai multiplié les entretiens d'embauche. Je suis arrivée souvent "deuxième"... Qu'est ce que j'ai pu détester les recruteurs quand ils me disaient cela! Qu'est ce que j'en avais à faire d'être arrivée deuxième ou dernière?!!!!! J'avais juste envie d'être prise!
Nous avons rencontré plusieurs fois le cédant de cette ferme, c'était la Sabaterie. Nous avions même pris rendez-vous avec les banques. Le banquier nous a reçu. Nous avons reçu par mail sa réponse négative... Si sur le coup nous lui en avons beaucoup voulu, nous réalisons maintenant qu'il a eu bien raison! 700 000€ de reprise, sans maison... 500 brebis à traire... Nous devions être fous ou du moins pas totalement conscients de ce que tout cela aurait impliqué! Alors merci Monsieur le Banquier! Certes vous nous avez foutu un sacré coup, mais au moins nous ne sommes pas dégoûtés du métier et n'avons pas des remboursements irréalisables sur le dos!!!!
Ceci a conclu la fin de notre aventure aveyronnaise. Après ce refus, nous avons été découragés... Voire beaucoup découragés... Surtout que la SAFALT nous a aussi laissé tombé! Après nous avoir orienté sur cette ferme tout en sachant que nous ne pourrions pas y arriver, nous n'avons plus eu de nouvelles. Et ce n'a pas été faute de les relancer.
Puis finalement nous avons baissé les bras... Enfin un temps!
Mais ça, c'est un autre épisode!!!